L'expérience de Pierre avec la cellule Maintien en emploi

Mis à jour le 07/10/2021

La cellule Maintien en emploi est intervenu pour aider Pierre à adapter l'organisation de son travail sur son exploitation d'élevage bovins dans les Pyrénées-Orientales

L'expérience de Pierre avec la cellule Maintien en emploi


Pierre a 54 ans. Il est éleveur en montagne depuis 1990 d’un troupeau composé de 80 bovins à viandes et d’une vingtaine de chevaux. Vers l’âge de 30 ans, les médecins lui diagnostiquent une maladie invalidante chronique qui l’oblige durant ses journées de travail, à prendre « obligatoirement » du repos afin de ne pas aggraver son état de santé et ainsi maintenir un rythme de travail suffisant.

En effet, ses douleurs incessantes varient au cours de sa journée en fonction de son activité.
En grande difficulté, Pierre se rapproche alors du service médical de la MSA, sur les conseils du service maintien de Cap emploi, afin de trouver des solutions pour maintenir son activité.
Sa situation, complexe, sera alors présentée à la cellule pluridisciplinaire de la MSA qui regroupe médecin conseil, médecin du travail, service social et le service maintien de Cap emploi.
Parallèlement, une demande de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) est effectuée auprès de la MDPH de Perpignan et un accompagnement spécialisé par Cap Emploi est mis en place.

Du matériel et une embauche

Après une visite conjointe sur site avec le conseiller maintien de Cap emploi et le médecin du travail de la MSA, une étude ergonomique (financée par l’AGEFIPH) a été préconisée pour identifier les situations invalidantes en vue de proposer des solutions techniques ou organisationnelles dans le cadre de la compensation du handicap de Pierre.
L’acquisition de matériel adapté, comme il est souvent le cas dans ce type de situations, n’a pas été finalement la réponse attendue. En effet, le matériel déjà présent sur l’exploitation correspondait aux besoins de Pierre et de ses animaux.
Seul le repos était la solution à la pérennisation de l’exploitation. Mais alors comment faire pour continuer l’activité durant le temps nécessaire de pause journalière ?
Le principe a été de quantifier la perte de productivité durant ces périodes afin de solliciter la Reconnaissance de la Lourdeur du Handicap (RLH). Les critères d’éligibilité acquis, cette aide de l’Etat forfaitaire a permis à Pierre d’embaucher à temps partiel pendant plus d’un an une personne afin d’effectuer les taches professionnelles qu’il n’était plus en mesure de réaliser.

Adapter son exploitation

Malgré cette organisation, au bout d’un certain temps, son état de santé l’oblige à trouver d’autres solutions pour maintenir son activité : il se sépare alors de ses bovins trop sollicitants, pour développer sa petite production équine. Moins gourmande en main d’œuvre et en entretien, cette production correspond davantage à l’effort et au rythme de travail de l’exploitant.
Néanmoins, sa pathologie le contraint à rester le moins longtemps possible en position assise. Or, les taches d’enherbement, de fauchage, de round balleur et d’andainage qu’il doit effectuer, nécessitent des heures passées dans le tracteur.
Afin de limiter la station assise prolongée, contre indiquée par le médecin du travail, un aménagement des situations de travail a été proposé par l’achat d’outils (à l’arrière du tracteur), de plus grandes largeurs de travail, réduisant ainsi le nombre de passages et donc le temps en cabine. Par ailleurs, une nouvelle plateforme de transport de plus grande capacité d’animaux a réduit le nombre d’aller-retour sur ses champs épars de montagne. L’acquisition du matériel a été cofinancé par l’AGEFIPH.

Tout au long de son parcours, Pierre a été accompagné par la cellule maintien en emploi de la MSA qui a su coordonner, identifier et apporter les réponses appropriées à la situation professionnelle de l’exploitant et pour citer Pierre « Dans la bienveillance de pouvoir continuer mon activité agricole sans devoir tout abandonner (…) mais de façon certainement différente avec le handicap et garder une structure agricole toujours stable ».


Témoignage recueilli par Cap emploi 66